Quand on parle de randonnées en montagne près d’Annecy, on évoque systématiquement la Tournette qui surplombe le lac sur sa rive est. Et pourtant, la pointe de l’Arcalod dans le massif des Bauges domine également notre cher lac du haut de ses 2217 mètre. Certes en arrière plan, mais avec beaucoup de majesté et d’élégance !
Quand je croise des randonneurs locaux ou de passage au détour de nos chemins, je suis toujours surpris de constater que peu d’entre eux s’intéressent au parc naturel régional des Bauges, qui borde pourtant la rive ouest du lac d’Annecy. C’est pourquoi je vous suggère de tenter l’ascension de l’Arcalod, le plus haut sommet du massif. C’est une rando certes un peu engagée, mais plus sauvage, moins courue, plus authentique que certains sommets des massifs voisins.
L’accès au sommet depuis le col d’Orgeval n’est plus indiqué dans les guides de randonnées pour tous. Et il n’y a plus de panneau qui indiquent la direction du sommet. Pourtant le parcours est bien balisé avec des points de couleur jaune au sol qui ouvrent un accès vers le sommet en évitant des passages trop aériens ou trop exposés aux chutes de pierres. Il est donc important de prendre son temps pour repérer ces marques et de renoncer à l’ascension en cas de pluie ou de brouillard. L’accès au col d’Orgeval peut se faire depuis le vallon de Bellevaux. Personnellement et venant d’Annecy je rejoins le col depuis le parking de la station de la Sambuy en passant par les chalets de l’Aulp de Seythenex. Voir en fin d’article les 2 itinéraires proposés.
La boucle du Taillefer au départ de Duingt est une randonnée accessible à tous qui offre un point de vue exceptionnel sur le grand et le petit lac d’Annecy ainsi que sur les sommets emblématiques qui le bordent.
C’est une randonnée que je pratique toute l’année, le matin ou le soir, en mode trail ou en mode balade avec des amis.
Le départ peut se faire depuis l’église de Duingt. Je vous suggère à l’aller ou au retour, de vous promener dans le vieux village médiéval et de chercher le vieux cimetière, en hauteur, au bout d’une ruelle…
Pourquoi faire la boucle du Taillefer ?
Il y a plusieurs sommets qui permettent d’avoir une vue sur le lac d’Annecy : la Tournette à 2351 m, les dents de Lanfon à 1824, le Mont-Veyrier à 1291 m… Ce sont de très belles randonnées que je vous recommande également de faire mais elles sont simplement un peu plus longues et plus difficiles pour celles et ceux d’entre vous qui disposent de peu de temps et qui cherchent une randonnée facile et sécurisante.
Le départ depuis Duingt au bord du lac
Le chemin est très bien balisé. Le départ est assez raide, mais une première récompense vous attend au bout de 10 minutes de marche : le belvédère de la grotte Notre Dame qui domine le lac d’Annecy. La progression se fait ensuite dans la forêt dans une ambiance méditerranéenne. Le chemin est moins raide qu’au départ, il serpente lentement jusqu’à l’arrivée sur la crête du Taillefer.
Séance photos garanties : la vue ici me surprend à chaque fois. On a l’impression de pouvoir toucher la Tournette qui se reflète parfois dans ce que l’on appelle le petit lac qui est séparé du grand lac par la presqu’île de Duingt et son château médiéval du 11ème siècle !
Le petit lac et la TournettePresqu’île de Duingt
Suivre la crête du Taillefer
Le chemin toujours très bien balisé vous conduira jusqu’au Taillefer le long de la crête qui alterne entre des passages plutôt plats et des montées dans les rochers qui nécessitent certes de s’aider des mains, mais qui sont sans dangers particuliers. La vue se dégage régulièrement : à gauche le petit lac, à droite le grand lac, Saint-Jorioz, Sevrier, Annecy et derrière la Tournette, les Dents de Lanfon…
Le retour en boucle par le hameau « Les Maisons »
Après avoir longé la carrière, le chemin de retour se trouve sur la droite ( panneau « les Maisons » très visible). Il descend jusqu’au hameau. Cherchez une petite chapelle sur la gauche… Traversez ensuite la route qui descend d’Entrevernes et prenez le chemin en face qui descend progressivement vers Duingt avec quelques passages sur la route. La vue sur les dents de Lanfon et la baie de Talloires est magnifique. Passer le château d’Héré, vous êtes presque arrivés ! Vous avez bien mérité une séance plage si vous randonnez l’été.
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Informations pratiques
Si vous souhaitez plus de détails sur les modalités de cette randonnée, je vous suggère de consulter l’itinéraire sur IGN rando : détail du parcours.
La route du sel en Vanoise est une voie commerciale ancestrale qui relie la vallée de la Tarentaise à celle de la Maurienne par le col de la Vanoise dans un cadre de haute-montagne somptueux.
Choisir de randonner sur ce passage découvert dès l’antiquité, c’est engager ses pas derrières ceux de nos ancêtres colporteurs, muletiers, contrebandiers, marchands, qui au péril de leur vie échangeaient des marchandises dans toute l’Europe. C’est aussi découvrir un patrimoine religieux et agricole soigneusement entretenu, qui donne une dimension émotionnelle toute particulière à ce parcours historique.
Le sel était une denrée de première nécessité
Considéré comme un produit de luxe à l’époque romaine et appelé l’or blanc au moyen-âge, le sel était utilisé pour conserver les aliments, plus particulièrement la viande et le poisson. Il jouait également un rôle important dans la production du lait ainsi que la fabrication des fromages.
En Savoie, les Salines Royales de Moutiers créées dès la fin du moyen-âge, produisaient jusqu’à 1000 tonnes de sel par an au 18ème siècle.
Le sel était acheminé vers Pralognan-la-Vanoise, point de départ de notre randonnée, pour rejoindre ensuite le Piémont par le col du Mont-Cenis.
Une randonnée de 27 kilomètres entre Pralognan-la-Vanoise et Termignon
Par le GR 55 depuis Pralognan, direction le col de la Vanoise à 2522 mètres d’altitude. Le chemin est dans sa première partie bordé de murets en pierre. Construits au 18ème siècle et récemment restaurés, ces murets délimitaient le chemin et les prairies en empêchant le broutage des mulets chargés de leurs précieuses marchandises.
Marcher à la suite de ces hommes, muletiers, souvent pauvres qui empruntaient ces chemins escarpés en bravant le froid et les avalanches est l’occasion de nous reconnecter avec notre histoire et nos racines montagnardes.
Au fil de l’ascension, les prairies disparaissent peu à peu. Le paysage devient minéral et vertical. La Grande Casse et ses 3 855 mètres domine majestueusement le lieu.
Le Lac des vaches à 2318 mètres
Site emblématique du parc de la Vanoise, le lac des vaches, d’origine glaciaire est bordé au Nord par la pointe du Vallonnet (3 371 mètres) et au sud par l’aiguille de la Vanoise (2 797 mètres).
Le chemin historique des muletiers contournait le lac vraisemblablement par sa droite mais grâce à un gué dallé créé en 1949, nous pouvons traverser ses 200 mètres de large à pied sec avec cette drôle d’impression de marcher sur la grande Casse qui se reflète dans l’eau cristalline.
Le col et le refuge de la Vanoise
L’arrivée au col, puis au refuge de la Vanoise à 2522 mètres se devine lorsque l’on prend la direction du sud. Nous cheminons au bord du lac long. On devine la trace des glaciers disparus, les moraines façonnent le pied des sommets, nous sommes en « haute-montagne », l’ambiance est minérale, le paysage grandiose.
Le refuge de la Vanoise fût construit en 1902. Il portait le nom de Félix Faure, l’ancien président de la République qui franchit le col en 1897 à dos de mulet à l’occasion de manœuvres militaires.
Lieu incontournable du parc, il est situé au carrefour de nombreux itinéraires de montagnes. Randonneurs, alpinistes, promeneurs vont et viennent d’une vallée à l’autre. Le regard se perd entre les sommets. Les bleus des lacs, les gris et les blancs des pentes enneigées changent d’intensité et de ton dès qu’un nuage joue avec le soleil. Boire un café ou passer une nuit dans ce lieu mythique est un souvenir inoubliable.
Le Col et le refuge de la VanoiseLa Grande Casse à 3855 mètres
La descente vers Termignon
La descente du col de la Vanoise, jusqu’à Termignon en Maurienne est moins minérale mais plus pastorale. L’Alpage d’Entre-Deux-Eaux que l’on traverse est parsemé de ruines de chalets en pierre qui témoignent de l’activité agricole familiale de la vallée. Loin des exploitations collectives de la Tarantaise voisine où l’on fabrique le beaufort, les chalets appartiennent à une seule famille qui fabrique le fromage à partir d’un seul troupeau.
Le bleu de Termignon, fromage à pâte naturellement persillée, véritable joyau de la vallée est fabriqué ici depuis le début de 19ème siècle.
Sa production est confidentielle, seules quelques centaines de pièces sont produites chaque année de juin à septembre, grâce à un savoir-faire transmis de générations en générations Il est presque introuvable dans les fromageries de la région… on le déguste traditionnellement à Noël.
Plusieurs chapelles restaurées jalonnent la descente. Celle de Saint-Pierre près du refuge d’Entre-Deux-Eaux, celle de St-Barthélémy qui date elle du 15 -ème siècle. Elles témoignent de la foi ardente des colporteurs et marchands qui demandaient une protection face aux rudesses climatiques et aux maladies.
La Chapelle Notre-Dame de la visitation à Termignon est incontournable. Elle est appelée également Notre-Dame du poivre. On raconte en effet que les marchands d’épices qui passaient le col pour vendre ou faire de la contrebande se réunissaient dans ce lieu…
Informations pratiques
Si vous souhaitez plus de détails sur les modalités de cette randonnée, je vous suggère de consulter l’itinéraire sur IGN rando : détail du parcours.
Depuis le col du Joly en dessus d’Hauteluce en Savoie, l’ascension du Mont-Joly se fait par les crêtes : L’Aiguille Croche – La Tête de Véleray (2445m) – La Tête de Combaz et la Tête de Combaz.
Les alpages verdoyants du Beaufortain.
L’aiguille Croche à 2487 m – Tête de la Combaz – Tête
Bleu blanc vert, sauce automne, je suis toujours sous le charme.
Le glacier d’Argentière par le refuge de Lognan, dominé par l’aiguille du même nom qui culmine à 3901 mètres est somptueux avec ses couleurs automnales. Il attend la neige avec impatience…
Le Glacier d’Argentière
Il a reculé de 400 mètres en moins d’un siècle, sa langue terminale est à 1600 mètres.
L’aiguille 3901m
Majestueuse, elle culmine à 3901 mètres. Premier ascension en 1864 par Edward Whymper et Anthony Adams Reilly.
Un sommet très accessible depuis le plan d’Amont et le col de la masse à 2900m. La vue sur les sommets de la Vanoise et particulièrement sur la Dent Parrachée est époustouflante.
Une approche soutenue
On quitte rapidement le large chemin du plan d’Amont et le circuit du tour des glaciers de la Vanoise, pour progresser dans un environnement plus rocailleux entre la grand Roc ( 3316m) et le petit Râteau jusqu’au col de la Masse.
Le Plan d’Amont
Le Fond ‘Aussois
Le Grand Roc 3316m
Le col de la Masse
La Dent Parrachée
Face au Râteau d’Aussois, la Dent Parrachée domine la vallée du haut de ses 3697m
La Dent Parrachée à 3697m
Vue depuis le Râteau d’Aussois
Le sommet du Grand Râteau
Vue sur les sommets de la Vanoise, les Écrins, la Meije, les aiguilles d’Arve…
Il faut aller le chercher ce lac, hors des sentiers battus, face aux Dents d’Ambin qui culminent à 3372 mètres. Dépaysement total assuré entre la France et l’Italie.
le Vallon d’Ambin
Il s’étire lentement sous la Roche d’Étache jusqu’au refuge puis au col d’Ambin.
Sous la Dent de la Coche
Juste avant l’arrivée au lac, à 2700 m, la progression se fait à travers un espace minéral à couper le souffle :
Le Lac Noir
Il est majestueux ce lac Noir. On devine un environnement rude en cas de mauvais temps mais aujourd’hui il fait beau, et ses reflets sont bleus et verts. Que de calme et de sérénité !
Randonnée flamboyante entre le vert des alpages et l’univers minéral du sommet, à 2756m.
Parcourir le GR5, qui relie la mer du Nord et la mer Méditerranée. Depuis le Plan de la Lai, en passant par le col de la Sauce (2307 m), la Crête des Gittes
et le col de la Croix du Bonhomme (2433 m).
Départ : plan de la LaiMontée vers le col de la SauceLa crête des GittesLa crête des GittesLe refuge de la Croix du Bonhomme – Beaufortain
Arrivée au sommet à 2756 m :
Le sommet à 2756 mUn bouquetin – Massif du BeaufortainLe sommet à 2756 m
Le col de la Vanoise en Savoie,au pied de la Grande Casse (3855m).
C’est une de mes randonnées préférées. Le contraste entre la douceur des alpages et la verticalité des sommets de la Vanoise est saisissant, la progression se fait sur les traces des muletiers, colporteurs et militaires qui ont emprunté cet itinéraire historique entre la France et l’Italie pendant plusieurs siècles.
Montée au col par le vallon de l’Arcellin :
Le vallon
Le lac (à sec) des Assiettes
Le col et le refuge de la Vanoise :
Le refuge de la Vanoise anciennement dénommé « refuge Félix Faure », en l’honneur de l’ancien Président de la République française qui franchit le col en 1897 à l’occasion de manœuvres militaires.
Le refuge Félix Faure
Le lac Long
Le recul inexorable du glacier de la Grande Casse.
Retour par le lac des Vaches sur le GR 55.
Le lac des Vaches
Le GR 55
La route du sel :
Denrée vitale pour la conservation des aliments et la fabrication du fromage, le sel était convoyé depuis Moutiers jusqu’en Maurienne puis au Piémont par le col de la Vanoise. Récemment restaurés, ces chemins empierrés et dallés ont été construits au 18 -ème siècle avec des murets en pierre sèche, entre Termignon et Pralognan (sur une distance de 27 km). Voir mon article sur la route du sel.