Choisir de randonner sur ce passage découvert dès l’antiquité, c’est engager ses pas derrières ceux de nos ancêtres colporteurs, muletiers, contrebandiers, marchands, qui au péril de leur vie échangeaient des marchandises dans toute l’Europe. C’est aussi découvrir un patrimoine religieux et agricole soigneusement entretenu, qui donne une dimension émotionnelle toute particulière à ce parcours historique.
Considéré comme un produit de luxe à l’époque romaine et appelé l’or blanc au moyen-âge, le sel était utilisé pour conserver les aliments, plus particulièrement la viande et le poisson. Il jouait également un rôle important dans la production du lait ainsi que la fabrication des fromages.
En Savoie, les Salines Royales de Moutiers créées dès la fin du moyen-âge, produisaient jusqu’à 1000 tonnes de sel par an au 18ème siècle.
Le sel était acheminé vers Pralognan-la-Vanoise, point de départ de notre randonnée, pour rejoindre ensuite le Piémont par le col du Mont-Cenis.
Par le GR 55 depuis Pralognan, direction le col de la Vanoise à 2522 mètres d’altitude. Le chemin est dans sa première partie bordé de murets en pierre. Construits au 18ème siècle et récemment restaurés, ces murets délimitaient le chemin et les prairies en empêchant le broutage des mulets chargés de leurs précieuses marchandises.
Marcher à la suite de ces hommes, muletiers, souvent pauvres qui empruntaient ces chemins escarpés en bravant le froid et les avalanches est l’occasion de nous reconnecter avec notre histoire et nos racines montagnardes.
Au fil de l’ascension, les prairies disparaissent peu à peu. Le paysage devient minéral et vertical. La Grande Casse et ses 3 855 mètres domine majestueusement le lieu.
Site emblématique du parc de la Vanoise, le lac des vaches, d’origine glaciaire est bordé au Nord par la pointe du Vallonnet (3 371 mètres) et au sud par l’aiguille de la Vanoise (2 797 mètres).
Le chemin historique des muletiers contournait le lac vraisemblablement par sa droite mais grâce à un gué dallé créé en 1949, nous pouvons traverser ses 200 mètres de large à pied sec avec cette drôle d’impression de marcher sur la grande Casse qui se reflète dans l’eau cristalline.
L’arrivée au col, puis au refuge de la Vanoise à 2522 mètres se devine lorsque l’on prend la direction du sud. Nous cheminons au bord du lac long. On devine la trace des glaciers disparus, les moraines façonnent le pied des sommets, nous sommes en « haute-montagne », l’ambiance est minérale, le paysage grandiose.
Le refuge de la Vanoise fût construit en 1902. Il portait le nom de Félix Faure, l’ancien président de la République qui franchit le col en 1897 à dos de mulet à l’occasion de manœuvres militaires.
Lieu incontournable du parc, il est situé au carrefour de nombreux itinéraires de montagnes. Randonneurs, alpinistes, promeneurs vont et viennent d’une vallée à l’autre. Le regard se perd entre les sommets. Les bleus des lacs, les gris et les blancs des pentes enneigées changent d’intensité et de ton dès qu’un nuage joue avec le soleil. Boire un café ou passer une nuit dans ce lieu mythique est un souvenir inoubliable.
La descente du col de la Vanoise, jusqu’à Termignon en Maurienne est moins minérale mais plus pastorale. L’Alpage d’Entre-Deux-Eaux que l’on traverse est parsemé de ruines de chalets en pierre qui témoignent de l’activité agricole familiale de la vallée. Loin des exploitations collectives de la Tarantaise voisine où l’on fabrique le beaufort, les chalets appartiennent à une seule famille qui fabrique le fromage à partir d’un seul troupeau.
Le bleu de Termignon, fromage à pâte naturellement persillée, véritable joyau de la vallée est fabriqué ici depuis le début de 19ème siècle.
Sa production est confidentielle, seules quelques centaines de pièces sont produites chaque année de juin à septembre, grâce à un savoir-faire transmis de générations en générations Il est presque introuvable dans les fromageries de la région… on le déguste traditionnellement à Noël.
Plusieurs chapelles restaurées jalonnent la descente. Celle de Saint-Pierre près du refuge d’Entre-Deux-Eaux, celle de St-Barthélémy qui date elle du 15 -ème siècle.
Elles témoignent de la foi ardente des colporteurs et marchands qui demandaient une protection face aux rudesses climatiques et aux maladies.
La Chapelle Notre-Dame de la visitation à Termignon est incontournable. Elle est appelée également Notre-Dame du poivre. On raconte en effet que les marchands d’épices qui passaient le col pour vendre ou faire de la contrebande se réunissaient dans ce lieu…
Si vous souhaitez plus de détails sur les modalités de cette randonnée, je vous suggère de consulter l’itinéraire sur IGN rando : détail du parcours.
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