Même si des voix se sont élevées pour protester contre « l’entreprise de propagande nazie » que représente l’attribution des JO d’hiver de 1936 à Garmisch-Partenkirchen, le CIO, qui a pris sa décision en 1931, campe sur ses positions. L’organisation en a été confiée à Joseph Goebbels en personne, le ministre de la propagande du IIIe Reich qui a pressenti le potentiel des Jeux olympiques en termes de politique internationale. Mais beaucoup de gens considéraient ces Jeux comme une répétition générale des JO d’été de Berlin.
Des personnalités, telles l’Anglais Arnold Lunn, père du ski alpin, appelèrent au boycott. En vain : les responsables olympiques arguèrent de l’affirmation des dirigeants du Reich qu’ils ne pratiqueraient pas la discrimination raciale et les jeux furent maintenus.
Absent des Jeux olympiques d’hiver depuis leur création en 1924 en raison de l’opposition des pays nordiques et de Pierre de Coubertin lui-même, le ski alpin trouve enfin place dans le programme officiel des JO de 1936 grâce à l’opiniâtreté d’Arnold Lunn, l’inventeur du slalom en 1922. A cette époque les jeux d’hiver étaient confiés au pays organisateur des jeux d’été. C’est pourquoi, l’Allemagne a qui le CIO avait attribué dès 1931 les jeux d’été de 1936 à Berlin, eut en charge l’organisation de ces jeux.
Ces débuts olympiques du ski alpin ne se passent pas dans le calme. Avant la compétition, un différend oppose le CIO et la Fédération Internationale de Ski (FIS).
Estimant la règle de l’amateurisme bafouée par la présence de moniteurs de ski suisses et autrichiens considérés comme professionnels et qui figurent parmi les vedettes du ski alpin de l’époque, ceux-ci sont interdits de compétition par le CIO. Malgré les protestations de la FIS, la règle ne change pas et cette décision pénalise les délégations autrichienne et suisse dont l’ensemble des skieurs se retire des compétitions. C’est pourquoi l’année suivante, la FIS décide de créer les Championnats du monde auxquels seront admis les moniteurs. Le conflit entre le CIO et la FIS se poursuivra au-delà de ces jeux et le ski alpin ne sera plus inscrit au programme des jeux olympiques de 1940 finalement annulés par la deuxième guerre mondiale.
Pour ces Jeux olympiques, où le record de participation fut largement battu (646 athlètes contre 464 à Saint-Moritz en 1928), tous les moyens financiers et techniques réclamés par Goebbels furent acceptés. D’importantes infrastructures virent le jour : stade de neige pouvant accueillir 100 000 spectateurs, stade de glace couvert, piste de bobsleigh. Ce furent aussi les premiers Jeux d’hiver à avoir un film officiel et des journalistes radio couvrant les compétitions depuis les gradins.
Pour permettre aux spectateurs de se rendre sur les lieux de compétition, des trains spéciaux sont affrétés de Munich toutes les 10 minutes vers Garmisch-Partenkirchen. Les affluences sont énormes, notamment pour le saut skis, suivi par près de 150.000 personnes.
Lors de la cérémonie d’ouverture, la croix gammée est omniprésente. Accueilli par les spectateurs, le bras tendu, Hitler ouvre « ses » Jeux. Les organisateurs allemands avaient pris conscience qu’un seul incident pourrait accentuer les mouvements de boycott et mettre en danger les jeux d’été de Berlin. Les démonstrations publiques d’antisémitisme seront donc contenues pour garder un climat hospitalier et donner une image positive du pays.
646 athlètes (contre 484 en 1928 à Saint Moritz) , 566 hommes et 80 femmes issus de 28 pays s’affrontent au cours de 17 épreuves réparties sur 4 sports différents. Le hockey, patinage artistique, patinage de vitesse, curling, bobsleigh, ski alpin, ski de fond, saut à ski, combiné nordique sont les disciplines au programme.
Le biathlon et le curling seront mis en sports de démonstration.
Si des épreuves masculines et féminines sont programmées, seul le combiné, alliant descente et slalom, donne droit aux médailles.
Les descentes femmes et hommes se déroulent le même jour, devant 40 000 spectateurs massés le long de la piste de 3300m et 820 m de dénivelée. L’allemande Christl Cranz est la grande favorite. A 21 ans, elle compte déjà quatre titres mondiaux à son palmarès après avoir dominé le slalom et le combiné à Saint-Moritz (Suisse) en 1934, puis la descente et encore le combiné à Mürren (Suisse) en 1935. Pourtant c’est la jeune norvégienne de 17 ans Laila Schou-Nilsen, détentrice de 5 records du monde de patinage de vitesse qui s’assure une avance confortable de 19 secondes sur l’allemande victime d’une chute et qui ne se classe que cinquième.
Mais le slalom est l’occasion d’un étonnant retournement de situation. L’allemande étincelante entre les piquets des deux manches, parvient à combler son retard et gagne la médaille d’or du combiné, rejetant la jeune norvégienne à la troisième place.
Emile Allais, jeune savoyard de 23 ans déjà prometteur, concourt à ces premiers jeux. Après la descente où il perd beaucoup de temps sur les faux plats, il est classé quatrième à plus de 11 secondes du norvégien Birger Ruud qui ne s’est mis au ski alpin que depuis un an et a devancé tous les coureurs en sautant un rocher au lieu de le contourner! Un allemand Franz Pfnür, arrive deuxième à 4 secondes du premier
Le slalom messieurs, qui se déroule devant 70 000 spectateurs , inverse la tendance et conduit au triomphe allemand dans le combiné: Franz Pfnür (26 ans) s’impose devant son compatriote Gustav Lantschner. Le français Émile Allais est médaillé de bronze alors que le Norvégien Birger Ruud recule à la quatrième place.
La Norvège sera le grand vainqueur du classement général des nations avec 15 médailles devant l’Allemagne et la Suède.
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