Emile Allais est né en 1912. Très tôt passionné par tous les sports, il étrenne à 7 ans sa première paire de skis. C’est dans le four de son père boulanger que le mitron courbe la spatule de 2 planches de frêne trouvées chez le menuisier du village. Emile y ajoute des courroies pour tenir ses chaussures et fait ses premières balades avec son oncle, revenu de la guerre en Russie avec quelques rudiments de technique à ski !
A l’époque, c’est le saut à ski et le ski de fond qui prévalent dans les montagnes. Emile pratiquera ces deux disciplines avec plaisir mais sans véritable engagement.
Sous l’impulsion de la baronne de Rothschild qui ouvre en 1926 son hôtel du Mont d’Arbois , Megève prend son essor comme station de ski. En 1926-1927 Émile accompagne sur les skis, comme porteur de bagages, les premiers clients de l’hôtel. C’est alors que l’un des moniteurs autrichiens de l’hôtel lui enseigne comment tourner selon la technique de l’Arlberg en vigueur à l’époque. Déjà Émile semble prometteur puisqu’en fin de saison , engagé dans la course des moniteurs (autrichiens) de la station, il termine second à la côte 2000!
Plus tard devenu boulanger comme son père, il comprend que l’avenir est au ski. Il vend alors sa boulangerie et s’installe comme hôtelier après la construction de son hôtel dans les années 30.
En 1933, son service militaire le conduit dans la section des skieurs-éclaireurs des chasseurs alpins, où il pratique du ski durant toute la période hivernale. Remarqué pour son bon niveau technique, il intègre alors l’Équipe de France de ski alpin en descente et en slalom. Il fait sa première course internationale aux championnats du monde de Saint-Moritz en 1934.
En 1935 , il termine second aux championnats du monde à Mürren et obtient ses deux premières médailles d’argent en descente et en combiné.
En 1936, aux jeux olympiques de Garmisch-Partenkirchen il gagne le bronze de la 3éme place du combiné, descente et slalom, seule discipline olympique alors.
Emile a repéré chez le champion Anton Seelos, un autrichien doublement médaillé d’or en slalom et combiné aux championnats du monde de 1933 et 1935, une technique de ski différente des autres. Les skis bien parallèles, une “rotation-ruade” pour déclencher le virage, Seelos l’impressionne par cette technique qui semble plus efficace que le stem en vigueur! Il fait part de ses remarques aux dirigeants de la fédération pour les inciter à aller vers un ski plus moderne!
Alors, face à la montée en puissance de ses 6 coureurs, l’ Équipe de France décide de leur offrir deux entraîneurs parmi les skieurs les plus capés: Toni Seelos et Rudolf Rominger un suisse champion du monde en 1936 et également adepte de “la ruade”.
Le résultat ne se fait pas attendre et en 1937, lors des championnats du monde à Chamonix, Emile Allais gagne le slalom, la descente et le combiné et devient triple médaillé d’or! Pendant que les supporters suisses et autrichiens pleurent la défaite de leurs champions, la ferveur française est à son apogée! Le petit garçon sportif qui rêvait de la plus haute marche du podium voit son rêve s’accomplir. De retour sur ses terres mégevannes la fête fut grandiose et en cadeau il reçut…un appareil photo!!!
Forts de ces victoires historiques, Paul Gignoux, Emile Allais et Toni Seelos vont élaborer par écrits et images une méthode nouvelle et française de technique de ski pour remplacer la désormais obsolète méthode de l’Arlberg . Le but étant de créer aussi dans la foulée une école nationale d’enseignement et de former tous les moniteurs selon les règles de cette nouvelle méthode.
C’est le 1er août 1937 que l’Ecole nationale du ski français voit le jour. Dispensé d’examen pour la première session en décembre, la médaille numérotée 1 sera pour Emile Allais désormais à jamais 1er moniteur ESF français.
Une seconde blessure en 1939 et l’entrée de la France en guerre met définitivement fin à sa carrière sportive
Il sera mobilisé dans les chasseurs alpins pendant la guerre de 39-45, participera à la libération avec le bataillon du Mont-Blanc et à l’armistice deviendra directeur technique de l’Ecole Nationale de Ski et d’Alpinisme.
Puis sa notoriété mondiale va l’envoyer au Canada pour développer la station de ski Valcartier, puis au Chili pour celle de Portillo. Elle le poussera ensuite jusque sur le continent américain. Il créera ainsi les stations de Squaw Valley en Californie et Sun Valley en Idaho.
Il formera les équipes nationales canadienne ( 1948), chilienne et américaine (1952) aux compétitions internationales.
La France le rappelle: il va revenir fort de nouvelles techniques et manières de faire américaines qu’il va, en novembre 1954, mettre au service d’une station émergente, Courchevel et les Trois Vallées.
A grands coups de bulldozer il va redessiner les montagnes l’été, tracer des pistes et les engazonner. Damer celles ci l’hiver en utilisant des rouleaux de bois manoeuvrés par des pisteurs. Renforcer la sécurité en définissant le métier de pisteur-secouriste. Et prendre à son compte les pensées de son ami Walt Disney, visionnaire avant l’heure, qui disait qu’il fallait faciliter les choses aux gens en regroupant les services ( location, forfait, logement, …) et leur faire plaisir!!
Son expertise de skieur champion sera ensuite sollicitée par d’autres stations devenues grandes: Flaine, Vars, La Plagne….
Bien sûr il se pencha aussi sur l’évolution du matériel et fut à l’origine de l’introduction des skis métalliques mis au point aux Etat Unis. Repris par la marque Rossignol, les célèbres Allais 60 équipèrent Jean Vuarnet médaillé olympique aux JO de 1960.
Jusqu’au bout, il participa à des compétitions de ski et s’éteignit quelques mois après ses cent ans.
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