L’arpitan, auparavant appelé le franco-provençal (une terminologie prêtant à confusion), était parlé dans 3 pays voisins : l’Italie (la vallée d’Aoste et le Piémont), la Suisse romande et la France (les Pays de Savoie, le Lyonnais, le Dauphiné, le Bugey).
C’est un patois qui possède sa propre identité, que l’on ne peut relier ni à la langue d’Oc (le Provençal), ni à la langue d’Oïl (le français). S’appuyant sur une base latine, elle comporte également des mots d’origine germano-nordique (Burgondes) et celtes (Allobroges).
Chacune de ces régions européennes ayant cette langue arpitane en commun possède son propre dialecte qui n’exclut pas l’intercompréhension avec les autres régions voisines.
Dès le 9ème siècle, les scribes du Duché de Savoie qui regroupait alors l’actuel Pays de Savoie, une partie de la Suisse Romande et du val d’Aoste, ont commencé à écrire les noms des différentes paroisses. Dans un souci de distinguer la prononciation du patois de celle du latin, ils ont eu l’idée d’utiliser des lettres inusitées de l’alphabet : le x et le z.
La règle était alors la suivante :
– si l’accent tonique est sur la dernière syllabe, on ajoute un x à la fin du nom : Chamonix, Mont-Saxonnex…
– si l’accent tonique est sur l’avant dernière syllabe, on ajoute un z : la Clusaz, Culoz…
La dernière voyelle est alors à peine prononcée, se rapprochant plutôt du e… la Cluse…
Dans tous les cas, ces lettres -x ou -z étaient donc muettes et ne se prononçaient pas !
Partout en France, des noms de lieux sont parfois devenus des noms de famille. C’est pour cette raison, qu’en Pays de Savoie certains d’entre eux se terminent aussi par -z ou -x.
Par exemple : Chappaz, un des patronymes les plus courants en Savoie, vient du mot patois cappa désignant une grange, une remise ; Combaz désigne un vallon ; Bondaz une ferme ; Detraz ou Deletraz (du latin strada : la route) fait référence à une maison au bord de la route….
Les terminaisons de ces noms en -z ou en -x sont donc purement conventionnelles et ces lettres ne devraient pas être prononcées.
Si l’on regarde bien,en français aussi on ne les prononce pas: on ne dit pas un neZE ou asseZE. On ne va pas non plus à BordeauXE!!
En Suisse personne ne les prononce : Bex se dit Bè, Thônex Thône, Nendaz Nende, Pont-en-Ogoz est Pont-en-Ogo…
Et pourtant, dans ces régions annexées par la France, le centralisme parisien et la correction abusive populaire ont fini par modifier la prononciation de certains noms. Et l’habitude de l’usage peut finir par rendre une prononciation légitime: on se rend maintenant à la gare de CuloZE ou bien encore à ServoZE!!
Mais les puristes du patois savoyard aiment rappeler à ceux qui ont la chance de porter ces patronymes anciens de bien apprendre à leurs interlocuteurs la prononciation d’origine: le -z final ne se prononce jamais: c’est un principe intangible!!
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